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Publié par Doyenné Pau-Périphérie

 

 

EXHORTATION APOSTOLIQUE POST-SYNODALE

CHRISTUS VIVIT

DU SAINT-PÈRE 
FRANÇOIS

AUX JEUNES ET À TOUT LE PEUPLE DE DIEU

 

1. Il vit, le Christ, notre espérance et il est la plus belle jeunesse de ce monde. Tout ce qu’il touche devient jeune, devient nouveau, se remplit de vie. Les premières paroles que je voudrais adresser à chacun des jeunes chrétiens sont donc : Il vit et il te veut vivant !

2. Il est en toi, il est avec toi et jamais ne t’abandonne. Tu as beau t’éloigner, le Ressuscité est là, t’appelant et t’attendant pour recommencer. Quand tu te sens vieilli par la tristesse, les rancœurs, les peurs, les doutes ou les échecs, il sera toujours là pour te redonner force et espérance.

3. A vous tous, jeunes chrétiens, j’écris avec affection cette Exhortation apostolique, c’est-à-dire une lettre qui rappelle certaines convictions de foi et qui, en même temps, encourage à grandir en sainteté et dans l’engagement de sa propre vocation. Mais étant donné qu’il s’agit d’une balise sur un chemin synodal, je m’adresse en même temps à tout le peuple de Dieu, à ses pasteurs et à ses fidèles, car la réflexion sur les jeunes et pour les jeunes nous interpelle et nous stimule tous. Par conséquent, dans certains paragraphes, je m’adresserai directement aux jeunes et, dans d’autres, je ferai des approches plus générales pour le discernement ecclésial.

4. Je me suis laissé inspirer par la richesse des réflexions et des échanges du Synode de l’année passée. Je ne pourrai pas présenter ici toutes les contributions, que vous pourrez lire dans le Document final, mais j’ai essayé d’inclure dans la rédaction de cette lettre les propositions qui m’ont paru les plus significatives. Ainsi, ma parole sera chargée de mille voix de croyants du monde entier qui ont fait parvenir leurs opinions au Synode. Même les jeunes non croyants, qui ont voulu y prendre part par leurs réflexions, ont soulevé des questions qui ont suscité en moi de nouvelles interrogations.

 

CHAPITRE 1

QUE DIT LA PAROLE DE DIEU SUR LES JEUNES ?

 

5. Recueillons certains trésors des Saintes Écritures, où, à plusieurs reprises, on parle des jeunes et de la façon dont le Seigneur va à leur rencontre.

Dans l’Ancien Testament

6. A une époque où les jeunes comptaient peu, certains textes montrent que Dieu a sur eux un autre regard. Par exemple, nous voyons que Joseph était presque le plus jeune de la famille (cf. Gn 37, 2-3). Toutefois, Dieu lui communiquait de grandes choses en rêve et il a dépassé tous ses frères dans les tâches importantes lorsqu’il avait environ vingt ans (cf. Gn 37-47).

7. En Gédéon, nous reconnaissons la sincérité des jeunes, qui n’ont pas l’habitude d’édulcorer la réalité. Quand on lui a annoncé que le Seigneur était avec lui, il a répondu : « Si Yahvé est avec nous, d'où vient tout ce qui nous arrive ? » (Jg 6, 13). Mais Dieu ne s’est pas senti offensé par ce reproche et a doublé la mise pour lui : « Va avec la force qui t'anime et tu sauveras Israël » (Jg 6, 14). 

8. Samuel était un jeune peu sûr de lui-même, mais le Seigneur parlait avec lui. Sur le conseil d’un adulte, il a ouvert son cœur pour écouter l’appel de Dieu : « Parle, Seigneur, car ton serviteur écoute » (1 S 3, 9-10). C’est pourquoi il a été un grand prophète qui est intervenu en des moments importants pour sa patrie. Le roi Saül, lui aussi, était jeune quand le Seigneur l’a appelé à accomplir sa mission (cf. 1 S 9, 2).

9. Le roi David a été choisi alors qu’il était un jeune garçon. Quand le prophète Samuel était à la recherche du futur roi d’Israël, un homme lui a présenté comme candidats ses enfants aînés et les plus expérimentés. Mais le prophète a fait savoir que l’élu était le jeune David qui gardait les brebis (cf. 1 S 16, 6-13), car « l'homme regarde à l'apparence, mais le Seigneur regarde au cœur » (v. 7). La gloire de la jeunesse était plus dans le cœur que dans la force physique ou dans l’impression que l’on donne aux autres.

10. Salomon, quand il a dû succéder à son père, s’est senti perdu et a dit à Dieu : « Moi, je suis un tout jeune homme, je ne sais pas agir en chef » (1 R 3, 7). Cependant, l’audace de la jeunesse l’a amené à demander à Dieu la sagesse et il s’est consacré à sa mission. Quelque chose de semblable est arrivé au prophète Jérémie appelé, alors qu’il était très jeune, à réveiller son peuple. Dans son désarroi, il a dit : « Ah! Seigneur, vraiment, je ne sais pas parler, car je suis un enfant ! » (Jr 1, 6). Mais le Seigneur lui a demandé de ne pas dire cela (cf. Jr 1, 7), et il a ajouté : « N'aie aucune crainte en leur présence car je suis avec toi pour te délivrer » (Jr 1, 8). Le dévouement du prophète Jérémie dans sa mission montre ce qui est possible si le courage de la jeunesse s’allie à la force de Dieu.

11. Une jeune juive, qui était au service du soldat étranger Naman, est intervenue avec foi pour l’aider à se soigner de sa maladie (cf. 2 R 5, 2-6). La jeune Ruth a été un exemple de générosité en restant avec sa belle-mère tombée en disgrâce (cf. Rt 1, 1-18), et elle a montré également son audace en allant de l’avant dans la vie (cf. Rt 4, 1-17).

Dans le Nouveau Testament

12. Une parabole de Jésus (cf. Lc 15, 11-32) raconte que le “plus jeune” fils a voulu partir de la maison paternelle pour un pays lointain (cf. vv. 12.13). Mais ses rêves d’autonomie se sont transformés en libertinage et en débauche (cf. vv. 12-13) et il a éprouvé la rigueur de la solitude et de la pauvreté (cf. vv. 14-16). Toutefois, il a su se reprendre pour un nouveau départ (cf. vv. 17-19) et il a décidé de se lever (cf. v. 20).  C’est la caractéristique du cœur jeune d’être disponible au changement, d’être capable de se relever et de se laisser instruire par la vie. Comment ne pas accompagner le fils dans cette nouvelle tentative ? Mais le frère aîné avait déjà le cœur vieilli et il s’est laissé posséder par l’avidité, l’égoïsme et l’envie (cf. vv. 28-30). Jésus fait plus l’éloge du jeune pécheur qui retrouve le bon chemin que l’éloge de celui qui se croit fidèle mais ne vit pas l’esprit d’amour et de miséricorde.

13. Jésus, l’éternel jeune, veut nous faire don d’un cœur toujours jeune. La Parole de Dieu nous demande : « Purifiez-vous du vieux levain pour être une pâte nouvelle » (1 Co 5, 7). Elle nous invite en même temps à nous dépouiller du “vieil homme” pour revêtir l’homme “nouveau” (cf. Col 3, 9.10).[1]  Et quand elle explique ce que signifie se revêtir de cette jeunesse qui se renouvelle (cf. v.10), elle affirme qu’il s’agit de revêtir « des sentiments de tendre compassion, de bienveillance, d'humilité, de douceur, de patience, et de se supporter les uns les autres en se pardonnant mutuellement » (Col 3, 12-13). Cela signifie que la vraie jeunesse, c’est avoir un cœur capable d’aimer. En revanche, ce qui vieillit l’âme, c’est tout ce qui nous sépare des autres. Mais elle conclut ainsi : « Par-dessus tout, ayez la charité, en laquelle se noue la perfection » (Col 3, 14).

14. Remarquons que Jésus n’appréciait pas que les personnes adultes regardent avec mépris les plus jeunes ou les maintiennent à leur service de manière despotique. Au contraire, il demandait : « Que le plus grand parmi vous se comporte comme le plus jeune, et celui qui gouverne comme celui qui sert » (Lc 22, 26). Pour lui, l’âge n’établissait pas de privilèges, et le fait que quelqu’un soit moins âgé ne signifiait pas qu’il valait moins ou qu’il avait moins de dignité.

15. La Parole de Dieu dit qu’il faut traiter les jeunes gens « comme des frères » (1 Tm 5, 1), et elle recommande aux parents : « N’exaspérez pas vos enfants, de peur qu’ils ne se découragent » (Col 3, 21). Un jeune ne peut pas se décourager, il doit rêver de grandes choses, chercher de larges horizons, aspirer à plus, vouloir conquérir le monde, être capable d’accepter des propositions provocantes et souhaiter apporter le meilleur de lui-même pour construire quelque chose de meilleur. Voilà pourquoi j’invite avec insistance les jeunes à ne pas se laisser dérober l’espérance, et je répète à chacun : « Que personne ne méprise ton jeune âge » (1 Tm 4, 12).

16. Cependant, en même temps, il est recommandé aux jeunes : « Soyez soumis aux anciens (1 P 5, 5). La Bible invite toujours à un profond respect envers les anciens, car ils possèdent un trésor d’expérience, ont connu les succès et les échecs, les joies et les grandes angoisses de la vie, les illusions et les déceptions, et ils gardent, dans le silence de leur cœur, beaucoup d’histoires qui peuvent nous aider à ne pas nous tromper ni nous laisser entraîner par de faux mirages. La parole d’un aîné sage invite à respecter certaines limites et à savoir se dominer au bon moment : « Exhorte également les jeunes gens à garder en tout la pondération » (Tt2, 6). Il ne convient pas de tomber dans un culte de la jeunesse, ou dans une attitude juvénile qui méprise les autres à cause de leur âge, ou parce qu’ils sont d’une autre époque. Jésus disait que la personne sage est capable de tirer de son trésor aussi bien du nouveau que du vieux (cf. Mt 13, 52).  Un jeune sage s’ouvre à l’avenir, mais il est toujours capable de recueillir quelque chose de l’expérience des autres.

17. Dans l’Evangile de Marc, apparaît une personne qui, lorsque Jésus lui rappelle les commandements, dit : « Tout cela, je l'ai observé dès ma jeunesse » (10, 20). Le psalmiste l’affirmait déjà : « Car c'est toi mon espoir, Seigneur, […] ma foi dès ma jeunesse. […] Tu m'as instruit dès ma jeunesse, et jusqu'ici j'annonce tes merveilles » (71, 5.17). Il ne faut pas regretter de passer sa jeunesse en étant bon, en ouvrant son cœur au Seigneur, en vivant d’une autre manière. Rien de tout cela ne nous ôte la jeunesse mais plutôt la renforce et la renouvelle : « Ta jeunesse se renouvelle comme celle de l’aigle » (Ps 103, 5). C’est pourquoi saint Augustin déplorait : « Je t'ai aimée bien tard, Beauté si ancienne et si nouvelle, je t'ai aimée bien tard ! ».[2]  Mais cet homme riche, qui avait été fidèle à Dieu dans sa jeunesse, a laissé le temps lui ôter les rêves et a préféré continuer à s’attacher à ses biens (cf. Mc 10, 22). 

18. En revanche, dans l’Evangile de Matthieu, se présente un jeune (cf. 19, 20.22) qui s’approche de Jésus pour lui demander davantage (cf. v. 20), avec cet esprit ouvert propre aux jeunes en recherche de nouveaux horizons et de grands défis. En réalité, son esprit n’était pas si jeune, car il était attaché aux richesses et au confort. Il disait en paroles qu’il voulait quelque chose de plus, mais quand Jésus lui a demandé d’être généreux et de partager ses biens, il s’est rendu compte qu’il était incapable de se dépouiller de ce qu’il possédait. En fin de compte, en « entendant cette parole, le jeune homme s'en alla contristé, car il avait de grands biens » (v. 22). Il avait renoncé à sa jeunesse.

19. L’Evangile nous parle également de quelques jeunes filles prudentes, qui étaient vigilantes et attentives, tandis que d’autres étaient distraites et endormies (cf. Mt 25, 1-13). En effet, on peut passer sa jeunesse en étant distrait, en vivant superficiellement, endormi, incapable de cultiver des relations profondes et d’entrer au cœur de la vie. On prépare ainsi un avenir pauvre, sans substance. Ou bien on peut passer sa jeunesse à cultiver de belles et grandes choses, et ainsi on prépare un avenir rempli de vie et de richesse intérieure.

20. Si tu as perdu la vigueur intérieure, les rêves, l’enthousiasme, l’espérance et la générosité, Jésus se présente à toi comme il l’a fait pour l’enfant mort de la veuve, et avec toute sa puissance de Ressuscité le Seigneur t’exhorte : « Jeune homme, je te le dis, lève-toi » (Lc 7, 14).

21. Il y a sans doute beaucoup d’autres textes de la Parole de Dieu qui peuvent nous éclairer sur cette étape de la vie. Nous recueillerons certains d’entre eux dans les prochains chapitres.

 

CHAPITRE 2

JÉSUS-CHRIST TOUJOURS JEUNE

 

22. Jésus est « jeune parmi les jeunes afin d’être un exemple pour les jeunes et les consacrer au Seigneur ».[3] C’est pourquoi le Synode a affirmé que « la jeunesse est une période originale et stimulante de la vie, que Jésus lui-même a vécue, en la sanctifiant ».[4] Que nous dit l’Evangile concernant la jeunesse de Jésus ?

La jeunesse de Jésus

23. Le Seigneur « rendit l'esprit » (Mt 27, 50) sur une croix, alors qu’il avait un peu plus de trente ans (cf. Lc 3, 23). Il est important de prendre conscience du fait que Jésus était un jeune. Il a donné sa vie à un âge considéré aujourd’hui comme l’âge d’un jeune adulte. Il a commencé sa mission publique dans la plénitude de sa jeunesse, et ainsi, « une grande lumière » (Mt 4, 16) s’est manifestée, surtout quand il a donné sa vie jusqu’à la fin. Cette fin n’a pas été improvisée, mais toute sa jeunesse a été une précieuse préparation, à chacun de ses moments, car « tout dans la vie de Jésus est signe de son mystère »[5] et « toute la vie du Christ est mystère de Rédemption ».[6]

24. L’Evangile ne parle pas des premières années de la vie de Jésus, mais nous raconte certains événements de son adolescence et de sa jeunesse. Matthieu situe cette période de la jeunesse du Seigneur entre deux événements : le retour de sa famille à Nazareth, après le temps de l’exil, et son baptême dans le Jourdain où a commencé sa mission publique. Les dernières images de l’enfant Jésus sont celles d’un petit réfugié en Égypte (cf. Mt 2, 14-15) et ensuite celle d’un rapatrié à Nazareth (cf. Mt 2, 19-23). Les premières images de Jésus, jeune adulte, sont celles qui nous le présentent dans la foule près des bords du Jourdain, pour se faire baptiser par son cousin Jean-Baptiste, comme l’un parmi tant d’autres de son peuple (cf. Mt 3, 13-17).

25. Ce baptême n’était pas comme le nôtre, qui nous introduit dans la vie de la grâce, mais il a été une consécration avant le début de la grande mission de sa vie. L’Evangile dit que son baptême a été source de la joie et de la satisfaction du Père : « Tu es mon fils [bien-aimé] » (Lc 3, 22). Ensuite, Jésus est apparu rempli de l’Esprit Saint et a été conduit par l’Esprit au désert. Il était ainsi préparé pour sortir prêcher et faire des prodiges, pour libérer et guérir (cf. Lc 4, 1-14). Tout jeune est ainsi invité, lorsqu’il se sent appelé à accomplir une mission sur cette terre, à reconnaître en lui-même ces mêmes paroles que Dieu le Père lui dit : “Tu es mon fils bien-aimé”.

26. Parmi ces récits, il y en a un qui montre Jésus en pleine adolescence. C’est lorsqu’il retourne avec ses parents à Nazareth, après qu’ils l’aient perdu et retrouvé au Temple (cf. Lc 2, 41-51). Il est dit qu’il leur “était soumis” (cf. Lc 2, 51), car il ne reniait pas sa famille. Ensuite, Luc ajoute que Jésus « croissait en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes » (Lc 2, 52). C’est-à-dire qu’il était en train de se préparer et que, en cette période, il approfondissait sa relation avec le Père et avec les autres. Saint Jean-Paul II explique qu’il ne grandissait pas seulement physiquement mais qu’il « y eut aussi une croissance spirituelle de Jésus » car « la plénitude de grâce en Jésus était relative à l’âge : il y avait toujours plénitude, mais une plénitude qui croissait avec l’âge ».[7]

27. Par ces données des Evangiles, nous pouvons dire qu’à l’étape de sa jeunesse, Jésus s’est “formé”, il s’est préparé pour réaliser le projet que le Père avait pour lui. Il a orienté son adolescence et sa jeunesse vers cette mission suprême.

28. Durant l’adolescence et la jeunesse, sa relation avec le Père était celle du Fils bien-aimé ; attiré par le Père, il grandissait en s’occupant de ses affaires : « Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père ? » (Lc 2, 49). Toutefois, il ne faut pas penser que Jésus était un adolescent solitaire ou un jeune enfermé sur lui-même. Sa relation avec les gens était celle d’un jeune qui partageait toute la vie d’une famille bien intégrée dans le peuple. Il a appris le travail de son père et l’a ensuite remplacé comme charpentier. C’est pourquoi on l’appelle une fois dans l’Evangile « le fils du charpentier » (Mt 13,55), et une autre fois simplement « le charpentier » (Mc 6,3). Ce détail montre qu’il était un jeune homme ordinaire de son peuple, qui entretenait des relations normales. Personne ne le considérait comme un jeune étrange ou séparé des autres. C’est précisément pourquoi, lorsque Jésus a commencé à prêcher, les gens ne s’expliquaient pas d’où il tirait cette sagesse : « N'est-il pas le fils de Joseph, celui-là ? » (Lc 4, 22).

29. Le fait est que « Jésus n’a pas grandi non plus dans une relation fermée et exclusive avec Marie et Joseph, mais se déplaçait volontiers dans la famille élargie incluant parents et amis ».[8] Nous comprenons ainsi pourquoi, revenant de pèlerinage à Jérusalem, ses parents avaient l’esprit tranquille en pensant que le garçon de douze ans (cf. Lc 2, 42) marchait librement avec les autres, même s’ils ne l’avaient pas vu de toute la journée : « Le croyant dans la caravane, ils firent une journée de chemin » (Lc 2, 44). Certainement – pensaient-ils – Jésus était là, allant et venant parmi les gens, plaisantant avec les autres jeunes de son âge, écoutant les récits des adultes et partageant les joies et les tristesses de la caravane. Le terme grec utilisé par Luc pour désigner la caravane des pèlerins – synodia – indique précisément cette communauté en marche dont la Sainte Famille fait partie. Grâce à la confiance de ses parents, Jésus se déplace librement et apprend à marcher avec tous les autres.

Sa jeunesse nous éclaire

30. Ces aspects de la vie de Jésus peuvent inspirer tout jeune qui grandit et se prépare pour réaliser sa mission. Cela implique qu’il faut mûrir dans la relation avec le Père, conscient d’être membre de la famille et du peuple, se disposer à être comblé de l’Esprit et à être conduit pour réaliser la mission que Dieu confie, sa propre vocation. Rien de cela ne devrait être ignoré dans la pastorale des jeunes, pour qu’on ne crée pas des projets qui isolent les jeunes de la famille et du monde, ou qui les transforment en une minorité sélectionnée et préservée de toute contagion. Nous avons plutôt besoin de projets qui les fortifient, les accompagnent et les lancent vers la rencontre avec les autres, vers le service généreux, vers la mission.

31. Vous les jeunes, Jésus ne vous éclaire pas de loin ou du dehors, mais dans votre jeunesse même qu’il partage avec vous. Il est très important de contempler le Jésus jeune que nous montrent les Evangiles, car il a été vraiment l’un de vous, et en lui on peut reconnaître beaucoup de caractéristiques des cœurs jeunes. Nous le voyons, par exemple, à travers les caractéristiques suivantes : « Jésus a eu une confiance inconditionnelle dans le Père, il a pris soin de l’amitié avec ses disciples et, même dans les moments de crise, il y est resté fidèle. Il a manifesté une profonde compassion à l’égard des plus faibles, spécialement des pauvres, des malades, des pécheurs et des exclus. Il a eu le courage d’affronter les autorités religieuses et politiques de son temps; il a fait l’expérience d’être incompris et rejeté ; il a éprouvé la peur de la souffrance et connu la fragilité dans la Passion ; il a tourné son regard vers l’avenir, en se remettant entre les mains sûres du Père et en se confiant à la force de l’Esprit. En Jésus, tous les jeunes peuvent se retrouver ».[9]

32. Par ailleurs, Jésus est ressuscité et il veut nous faire participer à la nouveauté de sa résurrection. Il est la vraie jeunesse d’un monde vieilli, et il est aussi la jeunesse d’un univers qui attend, « en travail d'enfantement » (Rm 8, 22), d’être revêtu de sa lumière et de sa vie. Près de lui, nous pouvons boire à la vraie source qui garde vivants nos rêves, nos projets, nos grands idéaux, et qui nous lance dans l’annonce de la vie qui vaut la peine. Dans deux curieux détails de l’Evangile de Marc, on peut remarquer l’appel à la vraie jeunesse des ressuscités. D’une part, dans la passion du Seigneur, apparaît un jeune peureux qui a essayé de suivre Jésus mais qui a fui nu (cf. Mc 14, 51-52), un jeune qui n’a pas eu la force de tout risquer pour suivre le Seigneur. En revanche, près du tombeau vide, nous voyons un jeune « vêtu d'une robe blanche » (Mc 16, 5) qui invitait à se départir de la peur et qui annonçait la joie de la résurrection (cf. Mc 16, 6-7).

33. Le Seigneur nous appelle à allumer des étoiles dans la nuit d’autres jeunes, il nous invite à regarder les vrais astres, ces signes si variés qu’il nous donne pour que nous ne restions pas figés, mais imitions le semeur qui les regardait pour pouvoir labourer son champ. Dieu allume pour nous des étoiles pour que nous continuions à marcher : « Les étoiles brillent à leur poste, joyeuses : les appelle-t-il, elles répondent : Nous voici ! » (Ba 3, 34-35). Mais le Christ lui-même est pour nous la grande lumière d’espérance et la boussole dans notre nuit, car il est « l'étoile radieuse du matin » (Ap 22, 16).

La jeunesse de l’Eglise

34. Avant d’être un âge, être jeune est un état d’esprit. Il en résulte qu’une institution si ancienne que l’Eglise peut se renouveler et se rajeunir aux diverses étapes de sa très longue histoire. En réalité, dans les moments les plus tragiques, elle sent l’appel à retourner à l’essentiel du premier amour. En se souvenant de cette vérité, le Concile Vatican II a affirmé que « riche d’un long passé toujours vivant en elle, et marchant vers la perfection humaine dans le temps et vers les destinées ultimes de l’histoire et de la vie, elle est la vraie jeunesse du monde ». En elle, il est toujours possible de rencontrer le Christ, « le compagnon et l’ami des jeunes ».[10]

Une Eglise qui se laisse renouveler

35. Demandons au Seigneur de délivrer l’Eglise des personnes qui veulent la faire vieillir, la scléroser dans le passé, la figer, l’immobiliser. Demandons-lui également de la délivrer d’une autre tentation : croire qu’elle est jeune parce qu’elle cède à tout ce que le monde lui offre ; croire qu’elle se renouvelle parce qu’elle cache son message et qu’elle imite les autres. Non ! Elle est jeune quand elle est elle-même, quand elle reçoit la force toujours nouvelle de la Parole de Dieu, de l’Eucharistie, de la présence du Christ et de la force de son Esprit chaque jour. Elle est jeune quand elle est capable de retourner inlassablement à sa source.

36. En tant que membres de l’Eglise, il est certain que nous ne devons pas être des personnes étranges. Tous doivent sentir que nous sommes frères et proches, comme les Apôtres qui « avaient la faveur de tout le peuple » (Ac 2,47; cf. 4, 21.33; 5,13). Mais, en même temps, nous devons oser être différents, afficher d’autres rêves que ce monde n’offre pas, témoigner de la beauté de la générosité, du service, de la pureté, du courage, du pardon, de la fidélité à sa vocation, de la prière, de la lutte pour la justice et le bien commun, de l’amour des pauvres, de l’amitié sociale.

37. L’Eglise du Christ peut toujours succomber à la tentation de perdre l’enthousiasme parce qu’elle n’écoute plus l’appel du Seigneur au risque de la foi, l’appel à tout donner sans mesurer les dangers, et qu’elle recommence à chercher de fausses sécurités mondaines. Ce sont précisément les jeunes qui peuvent l’aider à rester jeune, à ne pas tomber dans la corruption, à ne pas s’installer, à ne pas s’enorgueillir, à ne pas se transformer en secte, à être plus pauvre et davantage témoin, à être proche des derniers et des marginalisés, à lutter pour la justice, à se laisser interpeller avec humilité. Ils peuvent apporter à l’Eglise la beauté de la jeunesse quand ils stimulent la capacité « de se réjouir de ce qui commence, de se donner sans retour, de se renouveler et de repartir pour de nouvelles conquêtes ».[11]

38. Ceux d’entre nous qui ne sont plus jeunes ont besoin d’occasions pour rester proches de leur voix et de leur enthousiasme, et « la proximité crée les conditions pour faire de l’Eglise un espace de dialogue et un fascinant témoignage de fraternité »[12]. Il nous faut créer plus d’espaces où résonne la voix des jeunes : « L’écoute rend possible un échange de dons, dans un contexte d’empathie. […] En même temps, elle pose les conditions d’une annonce de l’Evangile qui atteigne vraiment le cœur, de façon percutante et féconde ».[13]

Une Eglise attentive aux signes des temps

39. « Si, pour beaucoup de jeunes, Dieu, la religion et l’Eglise semblent des mots vides, ils sont sensibles à la figure de Jésus, lorsqu’elle est présentée de façon attrayante et efficace ».[14] C’est pourquoi il est nécessaire que l’Eglise ne soit pas trop attentive à elle-même mais qu’elle reflète surtout Jésus-Christ. Cela implique qu’elle reconnaisse avec humilité que certaines choses concrètes doivent changer, et que pour cela il faut aussi prendre en compte la vision, voire les critiques des jeunes.

40. Au cours du Synode, il a été reconnu « qu’un nombre important de jeunes, pour les raisons les plus diverses, ne demandent rien à l’Eglise car ils considèrent qu’elle n’est pas significative pour leur existence. Certains demandent même expressément qu’elle les laisse tranquilles, car ils ressentent sa présence comme désagréable, sinon irritante. Cette requête ne naît pas, la plupart du temps, d’un mépris acritique ou impulsif, mais s’enracine dans des raisons sérieuses et respectables : les scandales sexuels et économiques, l’inadaptation des ministres ordonnés qui ne savent pas saisir de façon appropriée la sensibilité des jeunes, le manque de préparation des homélies et de la présentation de la Parole de Dieu, le rôle passif assigné aux jeunes à l’intérieur de la communauté chrétienne, les difficultés de l’Eglise à rendre raison de ses positions doctrinales et éthiques face à la société contemporaine ».[15]

41. Même s’il y a des jeunes qui se réjouissent de voir une Eglise se montrant humblement sûre de ses dons et de sa capacité de faire une critique loyale et fraternelle, d’autres jeunes réclament une Eglise qui écoute davantage, qui ne soit pas toujours à condamner le monde. Ils ne veulent pas voir une Eglise silencieuse et timide, ni toujours en guerre sur deux ou trois thèmes qui l’obsèdent. Pour être crédible face aux jeunes, elle a parfois besoin de retrouver l’humilité et d’écouter simplement, de reconnaître dans ce que disent les autres la présence d’une lumière qui l’aide à mieux découvrir l’Evangile. Une Eglise sur la défensive, qui n’a plus l’humilité, qui cesse d’écouter, qui ne permet pas qu’on l’interpelle, perd la jeunesse et devient un musée. Comment pourra-t-elle accueillir de cette manière les rêves de ces jeunes ? Bien qu’elle possède la vérité de l’Evangile, cela ne signifie pas qu’elle l’ait comprise pleinement ; il lui faut au contraire toujours grandir dans la compréhension de ce trésor inépuisable.[16]

42. Par exemple, une Eglise trop craintive et trop structurée peut être continuellement critique face aux discours sur la défense des droits des femmes, et signaler constamment les risques et les erreurs possibles de ces revendications. Par contre, une Eglise vivante peut réagir en prêtant attention aux revendications légitimes des femmes qui demandent plus de justice et d’égalité. Elle peut se rappeler l’histoire et reconnaître une large trame d’autoritarisme de la part des hommes, de soumission, de diverses formes d’esclavage, d’abus et de violence machiste. Grâce à ce regard, elle sera capable de faire siennes ces revendications de droits, et elle donnera sa contribution avec conviction pour une plus grande réciprocité entre hommes et femmes, bien qu’elle ne soit pas d’accord avec tout ce que proposent certains groupes féministes. Dans cette ligne, le Synode veut renouveler l’engagement de l’Eglise contre « toute discrimination et toute violence liées à l’orientation sexuelle ».[17]C’est la réaction d’une Eglise qui se révèle jeune et qui se laisse interpeller et stimuler par la sensibilité des jeunes.

Marie, la jeune femme de Nazareth

43. Marie resplendit dans le cœur de l’Eglise. Elle est le grand modèle pour une Eglise jeune, qui veut suivre le Christ avec courage et docilité. Quand elle était très jeune, elle a reçu l’annonce de l’ange et ne s’est pas privée de poser des questions (cf. Lc 1, 34). Mais elle avait une âme disponible et elle a dit : « Je suis la servante du Seigneur » (Lc 1, 38).

44. « Le force du “oui” de Marie, une jeune, impressionne toujours. La force de ce “qu’il en soit ainsi” qu’elle dit à l’ange. Ce fut une chose différente d’une acceptation passive ou résignée. Ce fut quelque chose d’autre qu’un “oui” voulant dire : on verra bien ce qui va se passer. Marie ne connaissait pas cette expression : attendons de voir. Elle était résolue, elle a compris de quoi il s’agissait et elle a dit « oui », sans détour. Ce fut quelque chose de plus, quelque chose de différent. Ce fut le “oui” de celle qui veut s’engager et risquer, de celle qui veut tout parier, sans autre sécurité que la certitude de savoir qu’elle était porteuse d’une promesse. Et je demande à chacun de vous : vous sentez-vous porteurs d’une promesse ? Quelle promesse est-ce que je porte dans le cœur, à poursuivre ? Marie, sans aucun doute, aura eu une mission difficile, mais les difficultés n’étaient pas une raison pour dire “non”. Certes elle aura des difficultés, mais ce ne seront pas les mêmes difficultés qui apparaissent quand la lâcheté nous paralyse du fait que tout n’est pas clair ni assuré par avance. Marie n’a pas acheté une assurance sur la vie ! Marie s’est mise en jeu, et pour cela elle est forte, pour cela elle est une influencer, elle est l’influencer de Dieu ! Le “oui” et le désir de servir ont été plus forts que les doutes et les difficultés ».[18]

45. Sans s’évader ni céder à des mirages, « elle a su accompagner la souffrance de son Fils, […] le soutenir par le regard et le protéger avec le cœur. Douleur qu’elle a subie, mais qui ne lui a pas fait baisser les bras. Elle a été la femme forte du “oui”, qui soutient et accompagne, protège et prend dans ses bras. Elle est la grande gardienne de l’espérance.[…] D’elle nous apprenons à dire “oui” à la patience obstinée et à la créativité de ceux qui ne sont pas affaiblis et qui recommencent ».[19]

46. Marie est la jeune fille à l’âme noble qui tressaille de joie (cf. Lc 1, 47), aux yeux illuminés par l’Esprit Saint qui contemple la vie avec foi et garde tout dans son cœur (cf. Lc 2, 19.51). Elle est cette femme attentive, prête à partir, qui lorsqu’elle apprend que sa cousine a besoin d’elle, ne pense pas à ses projets, mais se met en marche vers la montagne « en hâte » (Lc 1, 39).

47. Et quand il faut protéger son enfant, la voilà partie avec Joseph dans un pays lointain (cf. Mt 2, 13-14). Et elle reste au milieu des disciples réunis en prière dans l’attente de l’Esprit Saint (cf. Ac 1, 14). Ainsi, en sa présence, naît une Eglise jeune, avec ses Apôtres en sortie pour faire naître un monde nouveau (cf. Ac 2, 4-11).

48. Cette jeune fille est aujourd’hui la Mère qui veillent sur ses enfants, sur nous ses enfants qui marchent dans la vie souvent fatigués, démunis, mais souhaitant que la lumière de l’espérance ne s’éteigne pas. Voilà ce que nous voulons : que la lumière de l’espérance ne s’éteigne pas. Notre Mère regarde ce peuple pèlerin, peuple de jeunes qu’elle aime, qui la cherche en faisant silence dans le cœur, même si, sur le chemin, il y a beaucoup de bruit, de conversations et de distractions. Mais, aux yeux de la Mère, seul convient le silence chargé d’espérance. Et ainsi, Marie éclaire toujours notre jeunesse.

Des jeunes saints

49. Le coeur de l’Eglise est aussi riche de jeunes saints qui ont offert leur vie pour le Christ, et pour beaucoup en allant jusqu’au martyre. Ils ont été de précieux reflets du Christ jeune qui brillent pour nous stimuler et pour nous sortir du sommeil. Le Synode a souligné que « beaucoup de jeunes saints ont fait resplendir les traits de l’âge juvénile dans toute leur beauté et ont été, à leur époque, de véritables prophètes du changement ; leurs exemples nous montrent de quoi sont capables les jeunes quand ils s’ouvrent à la rencontre avec le Christ ».[20]

50. « A travers la sainteté des jeunes, l’Eglise peut relancer son ardeur spirituelle et sa vigueur apostolique. Le baume de la sainteté engendrée par la bonté de la vie de tant de jeunes peut soigner les blessures de l’Eglise et du monde, en nous ramenant à la plénitude de l’amour à laquelle nous sommes appelés depuis toujours : les jeunes saints nous poussent à revenir à notre premier amour (cf. Ap 2, 4) ». [21] Il y a des saints qui n’ont pas connu l’âge adulte et qui nous ont laissé le témoignage d’une autre manière de vivre la jeunesse. Souvenons-nous au moins de certains d’entre eux, de différentes époques de l’histoire, qui ont vécu la sainteté chacun à sa manière :

51. Au IIIème siècle, saint Sébastien était un jeune capitaine de la garde prétorienne. On raconte qu’il parlait du Christ partout et cherchait à convertir ses compagnons, jusqu’à ce qu’on lui demande de renoncer à sa foi. Comme il n’accepta pas, on fit pleuvoir sur lui une multitude de flèches, mais il survécut et continua à annoncer le Christ sans peur. En fin de compte, ils le flagellèrent à mort.

52. Saint François d’Assise était très jeune et rempli de rêves. Il a écouté l’appel de Jésus à être pauvre comme lui et à restaurer l’Eglise par son témoignage. Il renonça à tout avec joie et il est le saint de la fraternité universelle, le frère de tous, qui louait le Seigneur pour ses créatures. Il est mort en 1226.

53. Sainte Jeanne d’Arc est née en 1412. C’était une jeune paysanne qui, malgré son jeune âge, a lutté pour défendre la France contre les envahisseurs. Incomprise à cause de sa manière d’être et de vivre la foi, elle est morte sur le bûcher.

54. Le bienheureux André Phû Yên était un jeune vietnamien du XVIIème siècle. Il était catéchiste et aidait les missionnaires. Il a été emprisonné pour sa foi, et comme il ne voulait pas y renoncer, il a été assassiné. Il est mort en disant : « Jésus ».

55. Au cours du même siècle, sainte Kateri Tekakwitha, une jeune laïque native d’Amérique du Nord, a subi une persécution pour sa foi et a fui en marchant plus de trois cents kilomètres dans une épaisse forêt. Elle s’est consacrée à Dieu et elle est morte en disant : “Jésus, je t’aime !”.

56. Saint Dominique Savio offrait à Marie toutes ses souffrrances. Quand saint Jean Bosco lui apprit que la sainteté suppose qu’on soit toujours joyeux, il ouvrit son cœur à une joie contagieuse. Il cherchait à être proche de ses compagnons les plus marginalisés et malades. Il est mort en 1857 à quatorze ans, en disant : “Quelle merveille je vois !”.

57. Sainte Thérèse l’Enfant-Jésus est née en 1873. Elle parvint à entrer dans un couvent de carmélites, à quinze ans, en traversant beaucoup de difficultés. Elle a vécu la petite voie de la confiance totale en l’amour du Seigneur et s’est proposé de nourrir par sa prière le feu de l’amour qui anime l’Eglise.

58. Le bienheureux Ceferino Namuncurá était un jeune argentin, fils d’un important chef de peuples autochtones. Il parvint à devenir séminariste salésien, brûlant du désir de retourner dans sa tribu pour conduire les gens à Jésus-Christ. Il est mort en 1905.

59. Le bienheureux Isidore Bakanja était un laïc du Congo qui témoignait de sa foi. Il a été torturé longtemps pour avoir proposé le christianisme à d’autres jeunes. Il est mort en 1909 en pardonnant à son bourreau.

60. Le bienheureux Pier Giorgio Frassati, mort en 1925, était « un jeune d’une joie contagieuse, une joie qui dépassait les nombreuses difficultés de sa vie ».[22] Il disait qu’il essayait de répondre à l’amour de Jésus qu’il recevait dans la communion, en visitant et en aidant les pauvres.

61. Le bienheureux Marcel Callo était un jeune français mort en 1945. Il fut emprisonné en Autriche dans un camp de concentration, où il réconfortait dans la foi ses compagnons de captivité, au milieu de durs travaux.

62. La jeune bienheureuse Chiara Badano, morte en 1990, « fit l’expérience de la manière dont la souffrance peut être transfigurée par l’amour […] La clé de sa paix et de sa joie était sa pleine confiance dans le Seigneur, et l’acceptation de la maladie comme expression mystérieuse de sa volonté pour son bien et celui des autres ».[23]

63. Qu’eux tous, ainsi que beaucoup d’autres jeunes qui souvent ont vécu à fond l’Evangile dans le silence et dans l’anonymat, intercèdent pour l’Eglise afin qu’elle soit remplie de jeunes joyeux, courageux et engagés, qui offrent au monde de nouveaux témoignages de sainteté.

 

CHAPITRE 3

VOUS ÊTES L’AUJOURD’HUI DE DIEU

 

64. Après avoir consulté la Parole de Dieu, nous ne pouvons pas seulement dire que les jeunes sont l’avenir du monde. Ils sont le présent, ils l’enrichissent par leur contribution. Un jeune n’est plus un enfant, il se trouve dans une période de la vie où il commence à assumer diverses responsabilités, en participant avec les adultes au développement de la famille, de la société, de l’Eglise. Mais les temps changent et l’interrogation se fait entendre : Comment sont les jeunes aujourd’hui, qu’est-ce qui leur arrive à présent ?

En positif

65. Le Synode a reconnu que les fidèles de l’Eglise n’ont pas toujours l’attitude de J&ea

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