Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Publié par Doyenné Pau-Périphérie

1300

C’est la date du premier jubilé de l’histoire de l’Église, qui reprenait une antique tradition en la spiritualisant davantage. Il fut convoqué par le pape Boniface VIII. Il offrait la « rémission très complète » de leurs péchés à ceux qui venaient en pèlerinage à Saint-Pierre de Rome. Les pèlerins affluèrent en masse de toute l’Europe... ce qui n’alla pas sans poser de problème ! Parmi eux : Dante, Cimabue, Giotto, Charles de Valois, frère du roi de France, et son épouse Catherine… Dante en fait écho dans sa Divine Comédie. Par la suite, l’Église décida de fixer un jubilé ordinaire tous les 25 ans, pour fêter la naissance du  Christ et permettre à chaque génération de vivre au moins une Année Sainte. Le dernier des 26 jubilés ordinaires de l’Église catholique est celui de l’an 2000, convoqué par saint Jean-Paul II. Le précédent avait été décrété en 1975 par Paul VI.


Année Sainte

Année de rémission et des peines dues aux péchés, c’est aussi celle de la réconciliation, de la conversion et de la pénitence sacramentelle. Et par voie de conséquence, celle de la solidarité, de l’espérance, de la justice et de l’engagement au service de Dieu et des frères, comme le rappelle le portail de la Conférence de évêques de France. Elle est d’abord et avant tout centrée sur le Christ.


Année Sainte extraordinaire

La tradition de convoquer des jubilés extraordinaires remonte au XVIe siècle. Les dernières Années Saintes extraordinaires du siècle passé ont été celles de 1933, de 1963 et enfin 1983, convoquées par Pie XI, Paul VI et Jean-Paul II pour célébrer la Rédemption de l’humanité par le Christ (mort à 33 ans). L’année mariale de 1987-1988 est aussi considérée comme une année de grâce extraordinaire. Celle que convoque le pape François, du 8 décembre 2015 (fête de l’Immaculée Conception) au 20 novembre 2016 (fête du Christ Roi), et qui marque le cinquantenaire de la conclusion du Concile Vatican II, est également une Année Sainte extraordinaire. Elle sera placée sous le signe de la Miséricorde.


Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation

C’est le dicastère de la Curie romaine chargé par le Pape de l’organisation de cette année jubilaire. Créé le 21 septembre 2010 par Benoît XVI, et présidé par Mgr Fisichella, il a été impliqué dans l'organisation du synode des évêques sur la nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne de novembre 2012. Le 25 janvier 2013, le Pape lui a confié la compétence de la catéchèse qui dépendait jusqu'alors de la Congrégation pour le clergé. Il sera le chef d’orchestre de la première Année Sainte extraordinaire de ce troisième millénaire.


Indulgence

La notion d’indulgence est « la rémission devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés dont la faute est déjà effacée » (cf. Code de droit canon, 992). Elle ne concerne pas la remise des péchés eux-mêmes, effacés par le seul sacrement du pardon, mais la peine qu’ils entraînent, soit ici-bas, soit au purgatoire. Attachée (entre autres) aux Années Saintes, l’indulgence partielle ou plénière ne s’obtient pas de façon automatique, par une liste de démarches jubilaires à accomplir formellement (passage de la Porte Sainte par exemple). Elle suppose la foi, la contrition, le désir de conversion et, pour commencer, le pardon des péchés à travers la confession. La doctrine catholique sur l’indulgenceest résumée dans le catéchisme de l’Église catholique.

 

Jubilé

Le nom de « jubilé » vient du mot hébreu yôbel (voir plus loin), qui a donné le mot latin jubilare, se réjouir. Dans l’absolu, c’est une fête qui marque l’anniversaire d’un événement joyeux, religieux ou profane (naissance, mariage, ordination, règne, entrée dans une entreprise, etc.) Dans la tradition catholique, c’est un grand événement religieux, également appelé Année Sainte.

Miséricorde

Ce mot signifie « l’amour qui se donne à la misère » (de miseri cor dare). À la suite de Jean-Paul II, qui a institué la fête de la Miséricorde Divine (le dimanche qui suit Pâques), François donne une place centrale à la Miséricorde. Elle est d’ailleurs inscrite dans sa devise : « Miserando adque eligendo » (par miséricorde et par élection), qui figure sous son blason. Cette « année de la Miséricorde » sera officiellement annoncée par la lecture et la publication d’une bulle, près de la Porte Sainte de Saint-Pierre, en la prochaine fête de la Miséricorde Divine (le 12 avril). Pendant cette année, les lectures des dimanches du temps ordinaire seront tirées de l’Évangile de saint Luc, « l’évangéliste de la Miséricorde ». « J’ai souvent à penser à comment l’Église peut rendre plus évidente sa mission de témoin de la Miséricorde », a déclaré le Pape, en annonçant ce prochain jubilé.

Porte Sainte

C’est une porte habituellement murée et ouverte à l’occasion d’une Année Sainte. Les quatre basiliques majeures de Rome (Saint-Pierre, Saint-Jean-de-Latran, Sainte-Marie-Majeure et Saint-Paul-hors-les-murs) en possèdent une. Trois autres édifices catholiques dans le monde également : la basilique Sainte-Marie de Collemaggio, dans les Abruzzes en Italie (la plus ancienne des sept) ; la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle et (depuis le 8 décembre 2013) la basilique-cathédrale de Notre-Dame de Québec. Le rite d’ouverture et de fermeture de la Porte Sainte de ces basiliques remonte au XVIe siècle. En l’an 2000, le pape Jean-Paul II a procédé lui-même à l’ouverture et la fermeture des portes des quatre basiliques romaines. Comme tout signe, la Porte Sainte a une signification : l’Année Sainte n’est pas un rituel au pouvoir magique. C’est un chemin de conversion et de grâce offert à chaque fidèle, pour s’unir davantage au Christ, comme le dit Tertio Millenio Adviente.

Tertio Millenio Adviente

C’est le nom de la lettre apostolique du pape Jean-Paul II adressée à toute l’Église en 1994, à l’occasion du « Grand Jubilé » de l’an 2000. Cinq chapitres pour se préparer, en six ans, à célébrer les 2 000 ans de l’incarnation du Christ Rédempteur. Cette lettre reste un document essentiel et de référence pour comprendre et vivre toute Année Sainte, ordinaire ou extraordinaire.

Yôbel

C’est le nom de la trompette (en réalité une corne de bélier) avec laquelle les Hébreux annonçaient l’année jubilaire. Celle-ci plonge en effet ses racines dans l’Ancien Testament. Chez les juifs, c’était une année proclamée de justice et d’égalité, de mansuétude et d’affranchissement. Elle permettait (notamment) la restitution des terres, la rémission des dettes, la libération des esclaves et le repos de la terre. Elle tombait tous les 50 ans.

Par Elisabeth de Baudoüin

Journaliste au service de la Nouvelle évangélisation, Elisabeth de Baudoüin a  travaillé au Conseil Pontifical Pour la Famille, au Vatican. Elle collabore depuis plusieurs années au magazine Famille Chrétienne et tient une chronique régulière, « la foi et ses gestes », sur FC.fr.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :