Ciel et Terre

37/ Ciel et terre

« Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? » La fête de l’Ascension pourrait se résumer, paradoxalement, en ces quelques paroles. Car la remarque interrogative faite aux apôtres, loin d’être un reproche, est plutôt un encouragement à regarder devant, à se rappeler les paroles et les conseils de Jésus et à proclamer la Bonne nouvelle au monde.

Les trois lectures bibliques de cette grande célébration sont, à cet égard, significatives :

Le livre des Actes des Apôtres s’ouvre par l’Ascension, or nous connaissons la suite ! Ce sont les actes et le courage de ceux que Jésus aura envoyé en mission. La Lettre de saint Paul aux Ephésiens nous rappelle que nous sommes « appelés à une seule espérance » et à nous organiser « pour que les tâches du ministère soient accomplies ». Quant à l’évangile de saint Marc il s’ouvre par les paroles de Jésus : « Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création. »

Nous sommes aujourd’hui ces disciples et ces témoins. Nos yeux ne sont pas perdu dans les nuées à chercher celui qui nous a quittés, car il est effectivement présent et il nous envoie pour que se déploient son message et sa parole de paix et d’amour. Le ciel touche la terre. Le monde, jusque dans les plus terribles épreuves qui le déchirent, reste transparent de Dieu.

Rappelons-nous cette exhortation de Jésus : « Levez les yeux et regardez, déjà les champs sont blancs pour la moisson » (Jn 4,35). L’ascension est un appel à nous redresser en permanence. Mais si nous regardons le ciel, c’est pour lire en même temps un signe de notre éternité et l’encouragement à œuvrer là où nous sommes.

L’ascension nous révèle aussi que, par ce signe de la montée de Jésus, notre humanité entre dans la gloire… « Dieu s’est fait homme pour que l’homme soit fait Dieu » disent, à peu de choses près, deux Pères de l’Église : Irénée de Lyon et Athanase d’Alexandrie… Et je pense à ces quelques mots de la liturgie eucharistique qui, hélas et malgré leur immense portée, passent inaperçus : « Comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l’alliance, puissions-nous être unis à la divinité de celui qui a pris notre humanité…. »

Ciel et terre sont indissociables.