Cinquante ans après Vatican II
Mgr André Dupleix
Recteur honoraire de l'I.C. de Toulouse
Professeur à l'Institut Catholique de Paris
49/Cinquante ans après Vatican II
Le 11 octobre 1962, s’ouvrait à Rome le deuxième Concile du Vatican, XXI° Concile œcuménique et le plus important en nombre de l’histoire. 2400 évêques, représentant pour la première fois tous les continents, des centaines d’experts, conseillers, auditeurs et observateurs non catholiques – les chiffres varieront bien sûr – se réuniront à quatre reprises jusqu’au 8 décembre 1965.
Si un tel évènement ne pouvait passer inaperçu en cette période charnière du XX° siècle, il est légitime que cinquante ans après, l’Église catholique non seulement fasse mémoire de cette assemblée, unique en son genre, mais qu’elle en discerne aujourd’hui l’héritage et les fruits.
Car, sans minimiser le travail d’interprétation et de réception que nécessitent les documents et décisions conciliaires, il y a bien un héritage et il s’articule sans difficultés – fût-ce dans des contextes et avec des relais nouveaux – au message évangélique et à l’ensemble de la tradition spirituelle et doctrinale chrétienne.
Mais cet héritage est indissociable d’une voie tracée. Solidement appuyé sur ses quatre constitutions à teneur théologique et pastorale forte, ce Concile a permis de réaffirmer la singularité chrétienne dans les principaux champs de société, déjà marqués par de profonds changements. Il a aussi fait preuve de courage par des ouvertures inattendues même si elles n’étaient que fidélité à la liberté même du Christ.
Le message que nous laisse le Concile, à cinquante ans de distance, est tout simplement, mais avec une portée illimitée, celui d’une espérance surgie de la fragilité, tout en se déployant pour l’humanité entière, aux prises avec ses paradoxes, ses progrès et ses ruptures, ses inquiétudes, ses rêves et ses espoirs.
XXI° Concile œcuménique, aux portes du XXI° siècle… Magie des chiffres… A propos, c’est au chapitre 21 de l’Évangile de saint Jean (15-19) que Jésus demande à trois reprises à Simon-Pierre : « M’aimes-tu ? » Réponse affirmative bien sûr ! Et si Vatican II était à sa manière – et jusqu’en ses contrastes – une réponse identique à ce Christ, lumière du monde et lumière pour le monde ? Un monde dont nous ne pouvons oublier qu’il est, lui aussi – et jusqu’en ses contrastes – aimé de Dieu.