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Publié par Doyenné Pau-Périphérie

 

photo mgr Dupleix Mgr André Dupleix

Recteur honoraire de l'I.C. de Toulouse
Professeur à l'Institut Catholique de Paris


47/ De l’extrémisme religieux

La foi que chaque croyant exprime au sein d’une religion peut-elle conduire à des attitudes incompatibles avec le message ou la sagesse dont se réclame, à juste titre souvent, cette même religion ?  Nous connaissons,  hélas, l’affirmation selon laquelle les religions sont la cause de bien des guerres et des souffrances dans le monde. Il faut pourtant nuancer nettement ce jugement, surtout si l’on veut bien reconnaître aux religions leur véritable finalité spirituelle.

 

Que bien des tensions, des conflits, des tragédies même, aient pour origine des dérives extrémistes voire fanatiques sous couvert d’appartenance religieuse, force est d’en convenir. Encore faut-il alors pouvoir distinguer ce qui relève en profondeur d’une religion et l’utilisation ou l’instrumentalisation que l’on peut en faire à des fins politiques ou idéologiques, quand ce n’est pas en exploitant la crédulité ou la fragilité des personnes.

 

Certes, nous savons que la ligne qui démarque le sacré – au sens large et toujours ambivalent - de la violence, est parfois à peine visible ou sur un chemin de crête. On bascule vite d’un côté ou de l’autre. La violence attisée par le sacré peut prendre un caractère inéluctable et paradoxalement purificateur. Quand à la conception que l’on peut alors avoir du sacré, elle s’accommode rapidement de la violence, au nom d’un pouvoir absolu prétendument spirituel.

 

C’est ce qui explique, dans le christianisme, le passage progressif et décisif entre le sacré et le saint, entre la sacralisation et la sanctification. Pour la tradition chrétienne, la dimension religieuse est indissociable de la rencontre personnelle avec Dieu. Comment ne pas rappeler ici, bien sûr, le message du Christ et de l’Évangile ?

 

A nous de faire la différence entre les excès qui dénaturent le véritable sens de l’expression religieuse et le message d’amour, de paix, de tolérance et de réconciliation que continuent de nous transmettre les plus grands témoins de l’aventure spirituelle de l’humanité. La rencontre d’Assise voulue par Jean-Paul II en 1986 restera dans les mémoires comme un acte rappelant, loin de tout extrémisme destructeur, le vrai positionnement des religions dans l’histoire de l’humanité.

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