Du bon sens républicain
36/ Du bon sens républicain
A quelques jours des résultats du vote qui a conduit à un changement de présidence, force est de reconnaître qu’en dépit des rudesses voire des violences verbales de la campagne, malgré les pressions médiatiques de toutes sortes, un certain bon sens républicain semble avoir émergé dans les propos d’une majorité des partenaires politiques.
J’utilise à dessein cet adjectif « républicain » car c’est bien celui qui revenait comme un leitmotiv dans la bouche des vainqueurs ou des vaincus de cette élection qui, sans pour autant faire assaut de courtoisie, ne manquaient pas de garder raison, de reconnaître et de respecter soit la dignité du président sortant soit la parfaite légitimité du président élu.
Cela, bien sûr, en utilisant, à de rares exceptions près, cet unique adjectif dont nous devons remercier la République de nous l’avoir offert… Il a permis au moins aux adversaires de dépasser la seule confrontation et d’exprimer un minimum de ces sentiments humains qui n’ont jamais déshonoré les institutions.
L’autre terme voisin et indissociable, en arrière fond permanent, était celui de démocratie. Choix démocratique et bon sens républicain, voilà ce qui a conduit les citoyens français à ouvrir une nouvelle étape pour laquelle, au-delà des oppositions frontales ou des visions politiques différentes, la France a besoin aujourd’hui d’un rassemblement et d’une volonté commune pour prendre en compte les dossiers les plus urgents évoqués, de part et d’autre, ces derniers mois.
C’est peut-être aussi cela le bon sens républicain. Dépasser rancunes, ressentiments et revanches, ranger les armes lourdes et mettre un peu de cœur dans nos engagements et nos projets. A ce propos, peut-on oublier que la figure allégorique de la République est une femme ? Certes, dans la sculpture de l’arc de triomphe elle entraine les troupes, sabre au clair. Mais elle est aussi la Marianne dont toutes les images rivalisent pour accentuer la finesse des traits…
Bon sens et cœur ne sont pas ennemis. Pas plus que ne s’opposent l’unité et la diversité, la conviction et l’ouverture, la détermination et la réconciliation. A nous de permettre que cela soit concrètement vécu ces prochaines années.