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Publié par Doyenné Pau-Périphérie

photo mgr Dupleix

33/ Héroïques résistances

 

Le décès à 97 ans de Raymond Samuel, dit Aubrac, ne pouvait en aucun cas passer inaperçu, même dans un contexte médiatique monopolisé par tant d’autres évènements, légitimes objets de notre attention. Il s’agissait en effet de saluer l’attitude d’un homme, librement et courageusement responsable, face aux menaces encourues par son pays.

 

J’ai été touché par les derniers messages que cet emblématique et dernier survivant des chefs de la résistance adressait encore récemment aux jeunes, en insistant positivement sur la confiance en l’avenir. La leçon donnée aux générations présentes portait moins sur les analyses complexes des réseaux de la résistance que sur les raisons évidentes de dépasser les haines fratricides et de lutter contre l’intolérance, le racisme ou le mépris des personnes. Au fond, c’était un appel à rétablir ou à reconstruire en permanence la paix toujours menacée.

 

Les convictions et l’attitude de Raymond Aubrac – au-delà des inévitables débats que peuvent entraîner les choix politiques ou idéologiques suscités par les développements de la guerre – ouvrent une voie d’équilibre et de discernement dans le nouveau seuil que franchit  aujourd’hui notre monde, déchiré par tant de violences sans cesser pour autant d’espérer et de croire en des jours meilleurs.        

 

Aucune récupération n’est souhaitable, si nous nous situons dans cette perspective qui devrait rassembler tous les camps, toutes les tendances, toutes les institutions – y compris religieuses – vigoureusement interpellées par un tel engagement et un tel témoignage.  

  

Je sais bien qu’il y a risque à considérer que la résistance puisse être invoquée pour soutenir bien des causes, y compris – hélas – les moins honorables ou les plus perverties. Mais, dans le cas présent il n’y a pas d’hésitation. Il s’agissait et il s’agit encore de la part et de la dimension la plus honorable de l’humanité.

 

Comment ne pas rappeler également que dans ce combat pour la liberté Lucie et Raymond ont été indissociables.  Nous savons le courage  illimité de Lucie, sa femme, dont l’amour l’a conduite à tout affronter pour vaincre les obstacles et les fatalités. 

 

Ils demeurent pour nous, tous les deux, des signes et des flambeaux des plus héroïques résistances. 

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