L'amour et la lumière
28/ L’amour et la lumière
A mi-chemin du Carême, l’Évangile de saint Jean et la Lettre aux Éphésiens de saint Paul, lus dans la liturgie de ce prochain dimanche, nous rappellent que la bonté et l’amour de Dieu sont plus forts que toutes nos ruptures et nous aident en permanence à mieux vivre, en suivant la voie tracée par le Christ.
Car c’est bien de l’amour dont il est ici question. Cet amour qui tient si peu de place dans nos débats, nos projets humains ou dans les multiples décisions concernant l’avenir de nos sociétés et du monde. Certes, il est sûrement comme une sorte de nappe phréatique alimentant tous les gestes de solidarité ou les appels persistants à la justice sociale. Mais on n’ose guère en parler… Simple pudeur ou crainte secrète d’être conduits à remettre en question tant de schémas préétablis ou de vues à court terme ?
Si c’est Dieu lui-même - dont saint Jean va jusqu’à dire qu’il « est amour » - qui est la source permanente de cet amour, totalement manifesté dans la vie, les paroles et les actes de Jésus, qu’avons-nous à craindre en vérité ? Toute la tradition biblique est une invitation constante à la paix, à la justice, à la réconciliation, à l’amour. Saint Jean met dans la bouche de Jésus des paroles qu’il nous est bon de relire :
«Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique… Dieu a envoyé son Fils dans le monde non pas pour juger le monde, mais pour que par lui le monde soit sauvé… » (Jn 1, 16-17).
Seul l’amour sauve. Ce qui est sauvé l’est par amour. Ce qui sera sauvé le sera par amour. Saint Paul écrit aux Éphésiens : « Dieu est riche en miséricorde ; à cause du grand amour dont il nous a aimés, il nous a fait revivre avec le Christ » (Ep 2,4). Le message de l’Évangile culmine dans l’exemple du Christ et dans son appel à avancer dans la lumière, à préférer la lumière aux ténèbres. C’est bien à ce choix que nous conduit l’amour. C’est cela la vérité : « Celui qui agit selon la vérité vient à la lumière… ».
Ces paroles ne sont ni abstraites, ni lénifiantes, ni démobilisantes. Elles traduisent, au contraire, un aspect essentiel de la permanence et de la pertinence chrétiennes, parmi les propositions et recherches ininterrompues sur le sens de la vie.