Le souffle du Synode
Mgr André Dupleix
Recteur honoraire de l'I.C. de Toulouse
Professeur à l'Institut Catholique de Paris
53/ Le souffle du Synode
Quelques jours après le Synode romain sur la nouvelle évangélisation, alors que les médias sont déjà en grande part centrés sur d’autres et importantes questions de société, comment ne pas recevoir ce « synode d’ouverture » - pour reprendre un titre du journal La Croix – comme un nouveau souffle, au milieu des changements considérables du monde
présent ?
Certes, on pourra toujours penser que cinquante huit propositions c’est beaucoup, avec le risque de répétitions ou d’ « angles morts », tel ou tel aspect ayant mérité un développement plus substantiel, mais l’objectif de ce synode n’était pas comparable à celui d’un Concile. On doit cependant noter, s’il pouvait y avoir un fil rouge reliant l’ensemble des prises de paroles, que l’Église, dans la diversité de ses expressions, a donné un signe fort de sa mission et de sa responsabilité humaine et spirituelle.
Le message est clair, en dépit de la complexité croissante ou de la fragilité des relais de transmission : La bonne nouvelle de l’Évangile, les paroles et le message de Jésus, le Christ, continuent de fixer un cap, d’ouvrir des voies crédibles pour notre temps. Cela ne peut toutefois être réalisé que dans la mesure où la parole des chrétiens n’est pas imposée mais clairement proposée en suscitant de véritables et nécessaires débats, éthiques et anthropologiques, en particulier sur les questions concernant les grands équilibres de la vie personnelle et sociale.
Je retiendrai deux aspects qui m’ont personnellement touché – parmi d’autres éléments positifs : l’attention de la vingtième proposition au « chemin de la beauté » rappelant la nécessaire présence de l’Église dans tous les domaines de l’art, et la référence de Benoît XVI au récit de la rencontre entre Jésus et la Samaritaine, dans l’évangile de saint Jean… Un récit que j’ai toujours privilégié en raison de sa double et toujours actuelle signification : source et proximité. Permanence de cette eau jaillissante d’amour et de vérité que représente aujourd’hui l’Évangile du Christ. Accueil et présence, ou « devoir de s’asseoir aux côtés des hommes et des femmes de notre temps ».
Ce synode n’est qu’une étape de plus et le souffle n’est pas interrompu…