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Publié par Doyenné Pau-Périphérie

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Mgr André Dupleix  

Recteur honoraire de l'I.C. de Toulouse

Délégué épiscopal à la formation des laIcs

Tel : 05 59 06 54 93

 

Courriel : a.dupleix@free.fr

 

31/ Les « fondamentaux »

 

Ils sont de plus en plus présents dans les débats, les conversations, les discours en tout genre. Ils émaillent les argumentations ou les répliques, et malheur à l’intervention dont ils pourraient être absents ! Vous aviez bien sûr deviné : il s’agit des « fondamentaux »…

 

L’utilisation de ce terme – dont nous ne pouvons certes nier qu’il renvoie aux éléments stables et structurants de l’existence – est devenue monnaie courante. Dire qu’il s’agit d’une mode serait sans doute excessif. Encore est-il intéressant de comprendre pourquoi l’on fait si souvent appel à ces « fondamentaux ». Serait-ce parce que nous vivons avec une crainte croissante de n’aborder qu’en surface les questions les plus importantes ou de ne nous fier qu’aux apparences ?

 

La multiplication et l’évolution permanente des moyens de communication, le brassage incessant des sources d’information et l’accès à des données quasi-illimitées conduisent certainement à  développer, en retour, un besoin vital d’approfondissement ou la volonté  d’éviter des jugements hâtifs et souvent erronés.

 

On ne peut que se réjouir de cette forme de sagesse, à condition du moins que la fréquence d’utilisation du terme « fondamentaux » ne  soit pas inversement proportionnelle à ce que nous vivons en pratique. Le recours incessant au superficiel ou au clinquant, conduit lentement et inexorablement vers un mal-être. Et cela peut susciter le désir de rechercher inlassablement ce qu’il y a de plus solide et résistant dans notre vie.  

 

Machiavel, dans son ouvrage emblématique intitulé Le Prince, rappelle qu’ « il est toujours possible de creuser les fondations après avoir bâti l’édifice, mais [que] c’est avec beaucoup de difficultés pour l’architecte et de risques pour l’édifice. »…. Je pense aussi, bien sûr - l’Évangile restant, assurément, ma référence majeure –  aux paroles de Jésus rappelant la nécessité de bâtir sa maison sur le roc si l’on veut éviter qu’elle s’écroule sous la violence des vents et des torrents (Mt 7,24-25). 

 

 

Il n’y a donc pas de raison de nous priver du mot « fondamentaux ». Il suffit toutefois qu’ayant mesuré sa portée, et sans en abuser, nous  en usions à bon escient…   

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