Lire la Bible
24/ Lire la Bible
Ce titre peu sembler banal, tant il est vrai que si, en un premier sens, nous pouvons considérer la Bible comme un livre, elle est donc, comme tout autre livre, destinée à être lue… Mais la Bible n’est-elle pas bien plus qu’un livre ? Et pas seulement parce qu’elle est, de fait, constituée de plusieurs livres. Mais parce qu’elle est – selon la Tradition chrétienne – une parole vivante et l’expression permanente, tout au long de l’histoire, de la présence et de la Parole de Dieu. Ce qui justifie la majuscule…
La lecture de la Bible est donc, tout autant qu’un accès à la connaissance, l’expérience d’une relation et d’un lien avec ce Dieu qui n’a cessé de parler à l’humanité à travers des écritures multiples. Des écritures qui, dans leur fragilité, en disent autant sur Lui que sur ceux qui ont écrit. Car tous ces récits, ces poèmes, ces prières et ces cris, ces questions et ces affirmations, traduisent l’inépuisable dialogue entre le Créateur et le monde.
Si nous pouvons avoir une parole, bienveillante ou critique, sur la Bible, celle-ci n’est-elle pas aussi une Parole sur nous ? Si nous lisons la Bible, la Bible ne nous lit-elle pas tout autant ? Si la Bible nous dévoile Celui que nul n’a jamais vu (Jn 1,18), ne conduit-elle pas à un dévoilement de ce que nous sommes et de ce que à quoi nous sommes appelés ? Il ne s’agit pas d’une simple habileté de formule mais de la conviction que la lecture devient alors un acte de vérité et un accès à la source unique.
Il m’arrive de citer ces mots de Jean Cocteau : «Écrire est un acte d’amour, s’il ne l’est pas il n’est qu’écriture… ». A combien plus forte raison pouvons nous dire alors que si Dieu est amour, selon l’expression de saint Jean dans sa première lettre (1 Jn 4,8), sa Parole s’inscrit dans l’histoire comme un acte d’amour. Elle inspire et unifie ce que – jusque dans leur diversité et leurs contrastes – nous pouvons alors appeler les « Saintes Écritures ».
Voilà comment doit nous apparaître la Bible. Sa lecture devient, en même temps qu’un accueil de Celui qui parle, une expérience de paix intérieure, de restructuration et d’espérance. Nous y reconnaissons notre humanité et nous y décelons des germes de vie éternelle.