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Publié par Doyenné Pau-Périphérie

 

photo mgr Dupleix Mgr André Dupleix
Recteur honoraire de l'I.C. de Toulouse

Professeur à l'Institut Catholique de Paris


32/ Pour nos frères protestants

 

Je ne sais si nos concitoyens auront suffisamment remarqué, parmi les nombreux évènements qui peuvent à juste titre mobiliser l'attention, le rassemblement  organisé à Paris ce week-end dernier par la Fédération protestante de France. Il s'intitulait "Protestants en fête" et, dans le climat d'inquiétude et de morosité créé par tant d'autres évènements, il faut dire que ce titre non seulement n'était pas de trop mais ouvrait quelques perspectives de confiance sinon de joie.

 

J'entends déjà les remarques de ceux qui ne manqueront pas de  noter que ce type de manifestations ne concerne guère que celles ou ceux qui revendiquent leur appartenance à telle ou telle confession religieuse. Et alors ? Sommes-nous tellement fiers de nous, dans les querelles ou les suspicions que nous vivons sur  bien d'autres plans de la vie publique, que nous n'accordions pas de crédit au signe fort d'unité dans la différence donné par des chrétiens ?  

 

J'ai trop œuvré dans l'œcuménisme - depuis quarante ans cette année -  pour ne pas m'associer, comme catholique, à ces journées et au message, discret mais ferme, qu'elles transmettent. Quarante ans, dans la dynamique du Concile Vatican II, de recherche de communion, malgré les divisions passées. Quarante ans d'écoute, de découverte et de respect mutuels, malgré les altérations du temps et les imprévus de l'histoire. Nos frères protestants ont été et restent présents, avec leur singularité affirmée, dans tous les débats de société et jusque dans les recherches philosophiques et théologiques, pour rappeler l'identité chrétienne dans un monde multiculturel dont ne disparaît en rien une recherche accentuée du sens de la vie et de l'existence.   

 

Nul ne possède à lui seul la Vérité, cette Vérité dont le grand théologien catholique Hans Urs Von Balthasar aimait à dire qu'elle était "symphonique".

 

La fête n'exclue ni le réalisme des souffrances maintenues ni un regard lucide sur la complexité des  situations. Mais elle dit quelque chose de la force du véritable amour et surtout la conviction que la paix et l'estime mutuelle peuvent dominer les autres raisons de se soupçonner et de se combattre.

 

 

Alors, merci aux frères protestants pour ces "chrétiens en fête" ! 


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