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Publié par Nicole Boulet

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Histoire de la Chapelle de Rousse

 

Au début du 18ème siècle, une chapelle est édifiée par le possesseur du Domaine de Rousse et Conseiller au Parlement de Navarre, Monsieur de Cazenave.  En 1727, les habitants du coteau s’entendent avec le curé de la commune pour avoir une messe dans cette chapelle tous les dimanches et fêtes moyennant un traitement.  A l’occasion du Concordat de 1801, certains gros propriétaires du coteau demandent la transformation de la chapelle en église vicariale, en espérant bénéficier ainsi des avantages financiers donnés par le Concordat *.  En 1804, le Conseil Municipal de Jurançon rejette cette demande prétextant les frais considérables que cela entraînerait pour la commune (achat d’une cloche, ornements, fonds-baptismaux…).  Ce souhait revient périodiquement jusqu’au début du Second Empire et toujours sans succès.  Un protagoniste de l’époque réussit à intéresser le Préfet à sa cause, arguant du fait que la desserte de la Chapelle est négligée et surtout que la distance entre le hameau et l’église paroissiale est un obstacle à la pratique religieuse.  En 1853, pour désarmer l’hostilité du Conseil Municipal, trois propriétaires de Rousse achètent, à leurs frais, une maison presbytérale tout en demandant l’agrandissement de la chapelle qui s’avère trop exigüe. 

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Malgré cela et l’intervention du Préfet, le Conseil Municipal refuse à l’unanimité de participer à la dépense.  C’est alors que le Ministre des Cultes et l’Evêque de Bayonne s’en mêlent et font savoir que la transformation de la Chapelle de Rousse en succursale (église vicariale) leur paraît d’une absolue nécessité. Le Conseil Municipal doit s’incliner en 1854. La chapelle est donc agrandie. Puis, avec la loi de 1905**, elle devient un bien communal. Un peu plus tard, un très joli monument aux morts est édifié à l’intérieur, contre le mur de la nef, du côté droit. Restaurée il y a une vingtaine d’année, la chapelle est vouée à la Vierge Marie (Fête de la Nativité – célébrée le 08 septembre, d’où la date du 1er dimanche de septembre pour la messe de pèlerinage de Notre Dame de l’Espérance -). 

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                                Source : Maurice CASSAING

« Eclair Plus n° 58, février 1992 »

 

* Le Concordat prévoyait un financement public de l’Eglise catholique, de l’Eglise luthérienne, des Eglises réformées et de la religion juive. Les prêtres étaient payés par l’Etat, les évêques nommés par le Président de la République sur proposition du pape.

L’Alsace-Moselle, qui était administrée par l’Allemagne lorsque la loi de 1905 est passée et n’est redevenue française qu’après la première guerre mondiale, est toujours soumise à ce régime.

 

** La loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat interdit à l’Etat de reconnaître ou de financer la moindre religion. Elle définit clairement le principe de la non-intervention du gouvernement dans la sphère religieuse et la non-intervention de la religion dans le gouvernement. Le principe s’accompagne d’un principe de libre exercice du culte.

Les églises, les synagogues, les temples et les cathédrales construits avant 1905, dans le cadre des établissements publics du culte, sont maintenant propriété de l’Etat et des communes lorsque des associations n’ont pas été constituées dans les délais (cas de l’Eglise catholique) ; cependant elles sont affectées, à titre gratuit, pour les activités religieuses.

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