De la surprise à la confiance
Mgr André Dupleix
Recteur honoraire de l'I.C. de Toulouse
Professeur à l'Institut Catholique de Paris
12/ De la surprise à la confiance
L’élection du pape François était inattendue, sauf pour tous ceux et celles qui, hors des certitudes médiatiques, savaient qu’une fois encore le vent de l’Esprit soufflerait où il veut… Et beaucoup, comme moi, passèrent, en quelques minutes de paroles vraies et dépouillées de toute emphase, de la surprise à la confiance.
Car l’homme qui apparût à la loggia de la basilique Saint Pierre, après la solennité de l’annonce et tout en mesurant le poids de la charge qui lui était confiée, donna immédiatement l’impression d’être un pasteur donné à son peuple. Il parla d’abord comme évêque de Rome non sans situer sa mission en perspective de responsabilité et de fraternité universelle.
Son élection n’est pas sans rappeler celle, inattendue, de Jean XXIII dont on connaît la suite ; et sa douceur et sa simplicité, le sourire de Jean-Paul Ier… Nous savons, de plus, que le cardinal Bergoglio, d’origine modeste et aux comportements conséquents, proche des milieux défavorisés, s’est toujours résolument engagé dans la lutte contre la pauvreté, jusque dans les contextes délicats des rapports entre la politique et l’Église en Amérique latine,
Ce théologien, à la culture large et éclectique, plutôt réservé dans ses rapports avec les médias, a manifesté jusqu’ici des qualités d’accueil et d’attention aux personnes et aux situations les plus difficiles. Symbiose réelle entre ses capacités ou sa rigueur d’analyse et de gestion et une évidente dimension évangélique de sa vie personnelle.
J’ai été frappé, lors de son premier contact avec la foule, par la place accordée à la prière et au silence. Le ton était donné. Et puis, il s’est appelé François… Un jésuite qui prend pour nom François ! Bénéfique alliance d’Ignace de Loyola et de François d’Assise…
Là encore, le ton était donné. Si l’on attendait de ce moment significatif quelques indications sur ce qui pourrait orienter le pontificat du premier pape sud-américain, la référence au « poverello » d’Assise était claire et la route déjà tracée.
Et la mouette, juchée sur l’emblématique cheminée de la Sixtine, semblait attendre celui dont le nom évoquerait désormais le saint universel, celui qui parlait aux oiseaux…